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Ils sont rares les contemporains sur qui l’on compte. Sur qui l’on compte pour nous hisser au-dessus de notre point de vue habituel, pour nous transmettre de leur savoir … Pierre était de ceux-là.
Ayant pratiqué le rugby à l’Ecole d’ingénieurs agricoles de Purpan, puis, avec son ami Charles DARRIEUX-JUSON, dans un petit club de Toulouse, il intégra tout naturellement l’Association sportive du village lors de son installation à Navailles-Angos et de sa prise de fonction de directeur de l’ADER.
Pour nos débuts, ce renfort, à l’arrière, nous sécurisa.
Sous la présidence de Pierre CAZENAVE, on devinait déjà l’étoffe d’un dirigeant. Ce qu’il devint vite en occupant la présidence en binôme avec ce dernier.
Ces deux-là ne furent pas de trop pour installer le club sur le nouveau terrain municipal, avec la construction du vestiaire-douche et de la buvette où s’attroupaient nos supporters les plus assidus : les Roger, Lucien, Marcel, Henri, Yvon, Mimile, Robert (ce dernier nous réservait toujours, chez lui, des soirées très animées et riches en anecdotes) …
Son intuition incroyable des choses et des personnes s’exprima ensuite dans son activité de maire, cinq mandats durant.
Outre le rugby et ses nombreuses participations à des œuvres caritatives, il pratiquait, en famille et avec ses nombreux amis la randonnée en montagne, évoquant souvent cette pensée d’Henry RUSSEL : « Les Pyrénées sont capables de donner aux saints la nostalgie de la terre. »
L’Ossau (au petit matin), le Taillon, l’Aneto enneigé, la Pique d’Estats, presque tous les sommets pyrénéens n’eurent plus de secrets pour lui. Insatiable, il s’aventura aussi du côté du Mont Blanc, du Maroc, de l’Amérique du sud …
Avec l’âge, les pentes devenant plus ardues, il privilégia alors les marches en plaine ; le chemin de Compostelle, seul ou en famille, fut une de ses dernières joies pour cet adepte de l’effort gratuit.
Au sein de notre Association, personnalité plurielle et singulière, il travailla dans l’intérêt collectif (un leitmotiv chez lui), jamais à court d’idées, la dernière étant ce mouvement créé l’an passé –Le C.I.A.N.A. (Collectif Inter Associatif de Navailles-Angos) - pour rassembler toutes les associations sur un jour : ce fut une réussite.
Le temps lui a manqué pour réunir autour du « rugby d’autrefois » des intervenants afin de distiller quelques souvenirs trop vite oubliés.
A ses obsèques, la foule de ses amis, unanime, communia avec ferveur, gardant le souvenir de sa simplicité, de sa gentillesse, de son dévouement immense pour quiconque était dans l’embarras.
Merci Pierre !
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